Vu au SIVAL
Climat : enjeux et solutions

La Zeuzère, un insecte ravageur émergent dans les vergers

Par : SIVAL
Temps de lecture : Quelques minutes
Publié le : 12 février 2024
Vu au SIVAL : la zeuzère, ravageur xylophage, impacte fortement les vergers sensibles aux températures élevées. Découvrez ses caractéristiques, les indices de détection et les solutions pour limiter ses dégâts.

les caractéristiques et le cycle de vie de la zeuzère

Lors d’une intervention tenue au SIVAL 2024, les spécificités de la zeuzère, un insecte xylophage appartenant à la famille des lépidoptères, ont été décryptées. La zeuzère, aussi appelée parfois “mythe léopard” en Angleterre ou “coquette” en France, est un ravageur connu pour ses dégâts sur divers types d’arbres fruitiers tels que pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, pêchers ou abricotiers. Cet insecte polyphage, capable de s’étendre sur 150 espèces, est très opportuniste et prolifère dans des conditions environnementales favorablement chaudes. Originaire d’Europe, il s’est également exporté en Afrique du Sud et en Amérique du Nord.

Les principaux stades de développement de la zeuzère, allant de l’œuf à l’adulte, varient en fonction des conditions climatiques. Les femelles, dotées d’un ovopositeur, pondent entre 400 et 1000 œufs, regroupés généralement en petits amas. Ces pontes, influencées par les températures, offrent des éclosions rapides lorsque les conditions sont chaudes ou, au contraire, retardées si elles sont plus froides. La larve, atteignant une taille pouvant aller jusqu’à 5 cm, s’introduit dans les jeunes pousses, les branches et le tronc des arbres pour se nourrir. Dans les climats plus frais, elle peut prolonger son cycle de développement jusqu’à deux ans. L’adulte, quant à lui, vit entre 7 et 15 jours et s’active principalement la nuit pour se reproduire.

reconnaissance des dégâts et méthodes de détection de la zeuzère

Les dégâts causés par la zeuzère sont visibles à différents stades de son cycle. Les jeunes pousses sont souvent affectées en premier, donnant l’impression de ruptures dues au vent ou à d’autres causes externes. Ce stade est appelé phase mineuse. Plus la larve se développe, plus les dégâts sont étendus et visibles, notamment avec des écoulements de sciure ou des marques de perforations sur les branches et les troncs. Ces signes permettent aux producteurs d’identifier la présence du ravageur et d’initier des mesures de lutte adaptées.

Des pièges spécifiques peuvent être utilisés pour détecter les populations de zeuzères. Ils incluent des diffuseurs de phéromones installés à la périphérie des vergers pour éviter de concentrer les pontes à l’intérieur des parcelles. Les comptages visuels peuvent être effectués entre juillet et octobre, période où les signes comme les pousses flétries ou les branches desséchées sont les plus notables. L’efficacité de ces méthodes de surveillance varie en fonction du seuil de nuisibilité, qui est qualifié de faible, moyen ou fort en fonction des proportions d’arbres touchés.

Stratégies de lutte contre la zeuzère et innovations en protection intégrée

Plusieurs approches permettent de gérer efficacement les populations de zeuzères. La confusion sexuelle avec des produits tels que le Ginko ® Z, homologué par Sumiagro, constitue une solution préventive visant à perturber l’accouplement des mâles. Avec 300 diffuseurs par hectare, cette méthode limite grandement les pontes et les destructions engendrées par les larves. Toutefois, cette technique exige un minimum de 2 hectares pour être optimisée.

En matière de lutte chimique, le bacillus thuringiensis reste l’unique larvicide homologué pour traiter ce ravageur. Son application, programmée en fonction des cycles de vol et d’éclosion, se révèle être très efficace lorsqu’elle est utilisée au moment adéquat. Enfin, les interventions mécaniques telles que la capture des larves au moyen de fils métalliques ou la coupe de branches touchées apportent des solutions ponctuelles mais chronophages. Les perspectives d’amélioration incluent également l’usage de prédateurs naturels comme les mésanges, qui se montrent aptes à consommer les larves, bien que la réglementation en matière d’introduction d’auxiliaires reste très stricte.

Cette intervention du SIVAL est disponible en replay

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