Les PPAM Bio des Pays de la Loire, connaissance des acteurs et caractérisation de l’offre et de la demande.

Évolution de la filière PPAM en France et en Pays de la Loire
Lors d’une intervention réalisée dans le cadre du SIVAL 2024, des experts d’Interbio Pays de la Loire et de la CAB ont présenté une analyse approfondie de la filière des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM). Au niveau national, une croissance continue des surfaces en agriculture biologique a été observée depuis 2007, malgré une baisse des conversions en 2022. Cependant, le nombre de producteurs a augmenté, atteignant 2 879 producteurs avec une majorité concentrée dans le sud de la France. En Pays de la Loire, une dynamique similaire s’est dessinée avec 233 producteurs fin 2022, répartis principalement autour du Maine-et-Loire, de la Loire-Atlantique et de la Vendée.
L’étude met en lumière une diversité de cultures dans cette région, parmi lesquelles la menthe, la mélisse, le thym et d’autres plantes aromatiques spécifiques. En zoomant sur la répartition géographique, Chemillé et Angers apparaissent comme des bassins majeurs de production et de transformation. Toutefois, cette diversité d’acteurs génère des besoins spécifiques à combler pour structurer efficacement la filière, notamment à travers une meilleure interconnexion entre producteurs et transformateurs.
Typologie des acteurs et enjeux du marché
L’analyse conduite par les équipes d’Interbio et de la CAB dans le cadre de l’étude a permis de faire émerger différents profils parmi les acteurs de la filière. Du côté des transformateurs, on distingue deux grandes catégories : ceux axés sur des circuits courts, avec des volumes limités, une approche 100% bio et une recherche de partenariats locaux, et ceux favorisant des circuits longs avec des volumes plus importants, mais une satisfaction mitigée concernant la structuration des approvisionnements dans la région. Des tensions concernant la conformité réglementaire et la disponibilité des volumes appropriés freinent notamment ces collaborations.
Chez les producteurs, trois profils cohabitent : des structures historiques avec des partenariats solides, des producteurs 100% bio en quête de débouchés, et des micro-structures en démarche ultra-locale n’ayant pas nécessairement d’intérêt pour nouer des partenariats avec l’aval de la filière. La réglementation apparaît comme un obstacle majeur, en raison de son inadaptation aux petites structures, et les contraintes de volume affectent également la stabilité des relations entre transformateurs et producteurs.
Perspectives et défis pour la filière des PPAM
Les opportunités pour la filière des PPAM en Pays de la Loire sont nombreuses. La demande croissante pour des produits naturels et biologiques s’accompagne d’une reconnaissance de la haute qualité des productions locales. Les conditions climatiques favorables et le potentiel de relocalisation des cultures constituent également des atouts importants. En parallèle, des initiatives visant à renforcer les partenariats locaux par des rencontres d’interconnaissance entre producteurs et transformateurs, notamment dans le bio, cherchent à répondre aux besoins exprimés.
Cependant, des défis persistent à plusieurs niveaux. Le changement climatique pourrait mettre en péril certaines productions. La concurrence exacerbée par des plantes importées de moindre qualité et la crise inflationniste fragilisent l’ensemble des acteurs. Enfin, le manque d’adéquation entre les normes réglementaires et les réalités des petites exploitations freine leur accès aux marchés plus structurés.