Nouvelles cultures au SIVAL : houblon, plantes tropicales et camerise

Les opportunités offertes par les coproduits du houblon
Cette intervention, proposée au SIVAL 2025 par VEGEPOLYS VALLEY, a mis en lumière les potentiels encore inexploités des coproduits issus de la culture du houblon. L’Association Houblon de l’Ouest fédère aujourd’hui onze producteurs en Bretagne et dans les Pays de la Loire. La production de houblon étant principalement orientée vers la brasserie, le récent ralentissement du marché des bières a nécessité une réflexion sur des débouchés alternatifs.
Les déchets générés lors de la transformation du houblon, notamment les lianes et les feuilles, contiennent des propriétés chimiques intéressantes. Certains éléments actifs présents comme le Xanthohymol et la phytohormone 8-phényl-1-génine révèlent un potentiel médical pour le traitement des douleurs menstruelles et de la ménopause. De plus, la richesse en protéines des feuilles offre des perspectives pour un usage en alimentation animale. Les huiles essentielles extraites du houblon présentent quant à elles des propriétés sédatives et analgésiques exploitables en médecine ou encore en phytoprotection contre certains ravageurs agricoles, comme la mouche Suzuki.
La relance d’une production nationale de plantes tropicales
Une présentation a également été consacrée à la réintroduction de la production de plantes tropicales en France. Charlène et Mathieu, fondateurs d’une pépinière basée à Nantes, ont relayé leur expérience et leur engagement dans cette filière perdue depuis près de quarante ans. Face à une dépendance quasi-exclusive aux importations, leur projet vise à rétablir une production locale durable et moins énergivore.
Un des leviers majeurs réside dans l’acclimatation de ces végétaux à des conditions peu chauffées et sans lumière artificielle. Grâce à des techniques alternatives, comme l’utilisation de serres passivement chauffées et la lutte intégrée biologique contre les ravageurs, leur pépinière parvient à produire des variétés adaptées. La forte demande du marché local, notamment des jardineries et fleuristes, appuie la pertinence de cette démarche et confirme le potentiel de cette filière en quête de développement.
Perspectives et défis de la filière camerise
Enfin, la culture de la camerise a été abordée comme une opportunité pour la diversification des cultures. Implantée en France depuis une dizaine d’années, cette baie, cultivée notamment dans les Vosges, présente des atouts agronomiques et nutritionnels prometteurs. Résistante aux températures allant jusqu’à -7°C, sa culture requiert peu d’intrants et peut être facilement mécanisée. Cependant, sa conservation et son transport limitées imposent la transformation comme débouché principal.
Ses propriétés antioxydantes élevées et sa richesse en vitamines en font un aliment particulièrement adapté aux secteurs agroalimentaires et cosmétiques. Les initiatives locales actuelles explorent différentes voies de valorisation, allant du jus à la confiture, en passant par des extraits destinés à des applications en cosmétique ou en nutrition santé.